Smart building : la révolution des services est en marche

Réchauffement climatique, explosion du télétravail, crise sanitaire ou encore transformation des structures familiales... Plus que jamais, les bâtiments doivent évoluer pour s’adapter aux nouveaux usages. Plus flexibles, plus écologiques et toujours plus connectés, ils utilisent les données pour proposer de nouveaux services utiles pour les habitants et les usagers. Décryptages.

Publié 14.06.2021
Emmanuel François, président de la Smart Buildings Alliance for Smart Cities (SBA)

Dans “le monde d’avant”, des millions de personnes quittaient chaque matin leur logement pour se rendre au bureau. Depuis le début de la pandémie de Covid-19, il y un peu plus d’un an, les open-space sont étrangement vides, et le télétravail, marginal auparavant, est devenu la règle pour beaucoup de salariés. Pour les entreprises, “le choc a été brutal”, reconnaît le président de la Smart Buildings Alliance for Smart Cities (SBA), Emmanuel François : “On ne pensait pas que ça durerait aussi longtemps”. Pourtant, il faut se rendre à l’évidence : pour une partie des “cols blancs”, la formule risque de perdurer à raison de “deux jours par semaine minimum” et “toutes les entreprises doivent se repositionner, repenser leurs bâtiments [...] qui ne répondent plus à ces nouveaux usages”, ajoute-t-il.

Exit les immeubles mono-tâches, occupés à l’année par la même activité. Les espaces de demain mixeront les fonctions - bureaux, logements, loisirs…- et, dans la lignée des espaces de coworking, accueilleront différents publics, selon la période de l’année ou l’heure de la journée. Un peu comme on peut réserver en ligne un appartement sur Airbnb, il sera possible de louer un ou des espaces pour un temps donné.

Un “Airbnb” des bureaux

Cette évolution appelle une nouvelle manière de concevoir les espaces, dans l’esprit du concept de “flex office”, déjà expérimenté par certaines entreprises. Avec moins de postes de travail solo et davantage d’espaces collaboratifs et/ou partagés (restauration, loisirs, sport…). À la clef, un taux d’occupation optimisé et la promesse de nouvelles ressources financières, prédit Emmanuel François : “Si on sait l’utiliser façon “Airbnb”, [le poste de travail] peut devenir un centre de profit plutôt qu’un centre de coût.

Une formule gagnante pour les finances des entreprises, mais aussi pour la planète. Mieux gérer l’espace, c’est éviter des constructions inutiles, et donc des émissions de gaz à effet de serre. À ce jour, le bâtiment représente plus de 40 % de la consommation énergétique mondiale. “Si demain, on arrive à augmenter, ne serait-ce que de 30 %, l’utilisation des espaces des bâtiments, on répond déjà en grande partie aux enjeux climatiques grâce au numérique”, assure Emmanuel François.

Smart building : des bâtiments toujours plus connectés

Olivier Gresle, directeur marketing et innovation d’ENGIE Solutions

Les acteurs peuvent compter sur les possibilités offertes par le développement de l'Internet des objets, pour les accompagner dans leur mue. Plus flexibles, les bâtiments de demain, seront aussi plus connectés. Occupation des locaux, gestion de la mobilité, évaluation de la qualité de l’air, performance énergétique… Les données recueillies par des centaines de capteurs permettent déjà d’optimiser la gestion du bâtiment et le confort de ses occupants. Ainsi, dans plusieurs centaines d’écoles françaises, le radiateur a été équipé d’un objet connecté qui permet, par exemple, de piloter très précisément la production d’électricité en fonction des consommations, illustre Olivier Gresle, directeur marketing et innovation d’ENGIE Solutions. "Auparavant, on allumait la chaufferie, le 15 octobre, on éteignait un peu la nuit, un peu le week-end et on finissait le 15 avril. Maintenant, on adapte la température salle par salle, radiateur par radiateur en fonction du réel apport de chaleur.

Ces outils facilitent la gestion du confort d’hiver et du confort d’été, et aide tout le monde à se sentir plus responsable. “Les consommateurs deviennent des consom'acteurs qui vont chercher des économies d’énergie, de 40, -50 % voire plus”, poursuit Olivier Gresle. Et c’est loin d’être terminé, ENGIE prépare des services pour tester et améliorer la qualité de l’air.

L’ascenseur augmenté, colonne vertébrale du smart building

Cédric de la Chapelle, directeur de la modernisation chez KONE France

Grâce à l’exploitation des données, les usagers vont en effet bénéficier au sein de ces bâtiments intelligents d’une palette de nouveaux services, jusque dans l’ascenseur qui fait bien plus que vous transporter d’un étage à l’autre. “Aujourd’hui, KONE propose ce qu’on appelle des ascenseurs augmentés, connectés à une plateforme de services qui vont être activables à la demande selon les besoins de nos clients”, explique Cédric de la Chapelle, directeur de la modernisation chez KONE France. Vous pouvez notamment appeler votre ascenseur à distance depuis votre téléphone portable, obtenir des informations concernant le trafic ou même vous faire livrer un plateau repas par un robot dans votre chambre d’hôtel !

Pour proposer cette plateforme, KONE s'appuie sur tout un écosystème de partenaires. Parmi eux, “pas mal de start-up, [qui] viennent proposer des services et permettent une certaine évolutivité de l’offre”, détaille Cédric de la Chapelle, mais aussi des “grands groupes comme Amazon”. À l’avenir, en effet, l'ascenseur “va vraiment devenir la colonne vertébrale digitale du bâtiment et interagir avec les différents acteurs.

Une plateforme de services partagée

Cédric de la Chapelle en est persuadé : cette capacité des acteurs à travailler main dans la main et partager leurs données est un enjeu clef dans le développement du bâtiment service. Olivier Gresle confirme : “Ce qui va faire la différence pour que ça se massifie, c’est l'expérience utilisateur [afin] que chacun puisse choisir l'appli qu’il veut. Il ne faut pas faire KONE, contre Amazon, contre ENGIE, il faut que les données circulent et que [chaque utilisateur] puisse choisir la bonne appli, le bon service dans un écosystème digital cohérent.

L’autre grand défi, c’est “la capacité du smart building à s'adapter au bâtiment existant”, estime Cédric de la Chapelle. Chez KONE, tous les appareils, quels que soient leur marque et leur âge, peuvent être connectés à la nouvelle plateforme de services. Un moyen d’assurer l’évolutivité de l’équipement, mais aussi sa durabilité. La maintenance prédictive, développée depuis quelques années, doit en effet permettre d’allonger au maximum la durée de vie des ascenseurs, mise à rude épreuve dans le résidentiel, par l’explosion du trafic généré par le télétravail.

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