Le coliving ou la colocation 2.0

Au croisement de la colocation, de la résidence hôtelière et du coworking, cette nouvelle formule immobilière séduit les millenials en quête de flexibilité et de convivialité. Petit tour du monde des pratiques du coliving pour compléter notre tour d’horizon sur les nouvelles manières d’habiter la ville.

Publié 24.02.2022

Une grande maison avec jardin, spécialement aménagée pour accueillir une douzaine de résidents, sélectionnés en fonction de leurs intérêts (cuisine, sport, jardinage...), le tout en pleine région parisienne, à quelques encablures d’une station de métro ou de RER et des commerces, pour un loyer équivalent à celui d’un studio. Un rêve ? C’est pourtant la promesse de “La Casa”, un des leaders franciliens du marché du coliving.

Apparue en Californie dans les années 2000, la formule à mi-chemin entre la colocation, la résidence hôtelière et le coworking se développe aux quatre coins du monde et séduit étudiants et jeunes actifs en quête de confort et de convivialité à prix doux.

Amis heureux qui travaillent autour d’une table

Le coliving pour davantage de flexibilité, convivialité et accessibilité

Le gros avantage de la formule réside dans sa flexibilité. Pas besoin de signer un bail, ni de souscrire un abonnement au gaz ou à Internet, tout est compris dans le forfait mensuel. Ce loyer 2.0 inclut l’accès à un espace privatif – une chambre avec ou sans salle de bain attenante, voire un studio meublés - et à une communauté, via des espaces partagés. Ces espaces communs varient en nombre, taille et standing selon les lieux et peuvent comprendre : salon, cuisine, terrasse, jardin, buanderie, mais aussi parfois salle de sport, piscine, bar, restaurant ou espace de coworking.

On est loin de l’image de la coloc classique meublée de bric et de broc. Dans les espaces de coliving, tout a été pensé pour faciliter au maximum la vie des résidents. L’ameublement et la décoration soignés sont partie intégrante de l’expérience, qui peut durer de quelques jours à plusieurs mois selon les résidences.

Dans les grands colivings, ces espaces communs sont animés à travers de nombreuses activités : cours de cuisine, cours de sport, projection cinéma, randonnées, soirées jeux… Autant d’occasions de socialiser sans empiéter sur son intimité. Même si l’ambiance d’une maison dépend aussi un peu de l’alchimie entre les colivers, et donc du hasard…

Des prestations dignes d’un 4 étoiles

L’autre gros avantage du coliving, c’est la myriade de services à la carte, gérée par l’opérateur, ou par un prestataire extérieur. De l’abonnement Spotify/Netflix, en passant par la location de vélo, le service de conciergerie ou la livraison de repas ou de paniers de légumes, les colivers ont accès à un large éventail de prestations, incluses ou non dans le forfait. Avec dans certains endroits, des prestations dignes d’un hôtel quatre étoiles !

Maison ou appartement partagé, résidences de quelques chambres à près d’une centaine de résidents, le coliving peut prendre différentes formes.

Arrivé en France il y a un peu plus de cinq ans, le marché comptait déjà 5 000 places fin 2019*, réparties à travers une centaine de résidences, dont la moitié en Ile-de-France. La société La Casa se partage notamment le marché avec Colonies. L’entreprise loue de grandes maisons relookées en mode art « pour le prix d’un studio ». Déjà présente à Lille, Bordeaux, Marseille, Fontainebleau et Berlin, elle va prochainement poser ses valises à Toulouse, Nantes et Bruxelles.

Les promoteurs partent aussi à la conquête des lieux touristiques et des villes moyennes pour étendre le concept et ouvrir le marché, y compris à des résidents de passage. Au Pays Basque, Lime propose, par exemple, cinq suites en plein centre-ville de Bayonne inspirées des boutiques hôtels.

À Marseille, The Babel Community, marque du groupe Axis, loue des logements allant du studio au luxueux T1 dans une résidence située sur le Vieux-Port combinant des espaces de coworking mais aussi des bars et des espaces de restauration, accessibles aux autres habitants de la ville. Une tendance mixte qui pourrait aller crescendo, puisqu’elle permet d’optimiser la rentabilisation des lieux et de mieux intégrer les résidences de coliving dans les villes.

Une demande croissante pour le coliving

Femmes marchant dans une rue urbaine avec de la verdure

La pandémie, marquée par le développement du télétravail et un besoin d’interactions sociales, s'accompagne d’une augmentation de la demande de coliving.

Le phénomène est mondial. Cette nouvelle formule répond aux nouvelles attentes d’une société globalisée de plus en plus mobile, tant sur le plan professionnel que résidentiel, et à l’augmentation du nombre de personnes vivant seules. On trouve les espaces de coliving principalement dans les grandes métropoles où dénicher un logement décent abordable s’apparente à une course d’obstacles.

Amérique, Asie, des marchés matures

Les États-Unis sont sans doute le marché le plus mature. Studios, résidences, maisons, la palette est extrêmement variée. Un des leaders du marché américain s’appelle Common. Basé à New York, avec des espaces à New York, Los Angeles, San Francisco, Chicago, Washington ou Seattle, Common est très focalisé sur les tendances qui plaisent aux millennials.

Des chaînes comme Outside ou Selina offrent également à la ville, à la mer ou à la montagne des résidences connectées à des digital nomads du monde entier, qui souhaitent conjuguer leur travail avec leur amour du voyage ou du surf.

Dans les grandes villes d’Asie à l’urbanisation galopante, le coliving fait fureur auprès des jeunes actifs qui y voient un moyen d’avoir accès à leur propre espace. Il s’organise souvent autour de vastes résidences de plusieurs centaines de logements.

En Chine, You+, par exemple, revendique quelque 10 000 résidents répartis à travers 25 espaces, à Chongqing, Guangzhou ou Pékin. Sa spécialité ? Des espaces privatifs importants compris entre 20 et 50 m2 pour six mois minimum et de nombreux espaces partagés pour compléter l’offre. Harbour fonctionne également sur le modèle de grandes résidences de 200 colivers.

À Hong-Kong, où les loyers battent tous les records, le coliving est également un marché en plein boom. Et de nombreux pays devraient connaître la même courbe.

Plus largement, la mutualisation des espaces permet de réduire les coûts et d’optimiser l’occupation de l’espace dans une logique de densification, et non d’extension de la ville. Une option vertueuse aussi sur le plan écologique !

*selon une étude publiée fin 2019 par BNP Paribas Real Estate.

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