
« Tous les jours, je côtoie des personnes d’une moyenne d’âge de 85 ans qui ont un handicap mental ou physique. La plupart d’entre elles ont des difficultés de compréhension. Chez certaines, leur mémoire leur fait défaut. Pour d’autres, certains gestes peuvent être difficiles à exécuter », constate Hugo Hermant. « Mieux bouger stimule autant le physique que le mental. Plus on en fait par soi-même, plus on développe ses capacités ». C’est fort de ce constat qu’Hugo a imaginé un fauteuil roulant connecté aux ascenseurs KONE et remporté le concours DX Experiments.
Traiter les problématiques de mobilité des personnes âgées et prévenir la dépendance à la racine pour éviter que l’autonomie ne soit perdue, telle est la proposition ambitieuse formulée par Hugo Hermant via son idée. «Certains de mes patients censurent leur envie d’aller dehors par crainte de demander ou d’embêter. Ainsi, ils le font de moins en moins, puis un jour plus du tout », déplore-t-il. Et c’est souvent là que la perte d’autonomie devient quasi-irrémédiable. À l’enfermement physique s’ajoute un isolement psychologique, qui peut entraîner une dégradation de l’état général des résidents.
Une aide à l’autonomie des personnes âgées pour plus de liberté
« Pouvoir se mouvoir davantage apporte une liberté plus importante. Et si nous ne les aidons pas au quotidien ou ne les stimulons pas, les personnes en Ehpad restent à leur étage », explique Hugo Hermant. « Par exemple, le fait d’avoir plus d’autonomie vis-à-vis de l’ascenseur fluidifie leurs trajets. Il faut comprendre l’importance que revêt la liberté de sortir seul, de se mouvoir dehors et de rentrer à nouveau en autonomie et en sécurité ». Pour sortir du clivage autonomie versus sécurité, des solutions techniques pourraient venir contrebalancer la vulnérabilité des résidents.
Plus besoin de choisir entre sécurité, gain de temps et liberté des résidents, le fauteuil roulant pensé par Hugo Hermant se connecte à l’ascenseur et fait ce que l’usager ne peut plus faire seul. La technologie s’efface alors pour soutenir son déplacement. « Les usagers des Ehpad n’ont pas vécu le bond technologique que les plus jeunes connaissent. Ils sont donc bien souvent réfractaires à la nouveauté. Compte-tenu de ce prérequis, même un ascenseur peut être compliqué pour eux », détaille Hugo Hermant. « L’attendre, savoir à quel étage ils sont ou se servir des boutons qu’ils ne comprennent pas tous. Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que même parler à l’ascenseur, c’est déjà trop. Il faut rendre la technologie « invisible », sans freins, ni questions à se poser ».
Mobilité des seniors : des bénéfices pour les résidents, les établissements et les soignants
« L’autonomie des résidents nous fait gagner du temps. S’ils peuvent se débrouiller pour aller et venir d’une activité à l’autre, c’est un plus pour nous aussi ». Il va sans dire que conserver la mobilité des résidents est un bénéfice important pour les soignants et leurs missions. « Et c’est aussi important pour les familles, de voir que l’accent est mis sur le fait de garder leurs proches actifs et vigilants, en toute sécurité. Plus on apportera du confort de vie, avec une domotique adaptée aux personnes âgées, plus les familles seront rassurées », ajoute-t-il. Il y a finalement trois bénéficiaires de ce type de solutions : l’Ehpad et son personnel, les familles et le résident. Sans oublier que la géolocalisation des fauteuils roulants est également un enjeu de sécurité.
Et les besoins sont nombreux au sein des structures, notamment pendant des moments d’affluence, tels que les prises de repas ou les regroupements pour participer à des activités de groupe. « Avec des technologies de machine learning, les ascenseurs peuvent être programmés et fonctionner de façon optimale pour une gestion des flux optimisée et un trafic fluidifié », ajoute Hugo Hermant. « Cela apporte un gain de temps lors des pics de déplacement. Les résidents ne s’agglutinent plus devant les portes et retrouvent une harmonie dans leurs circulations. Cela pourrait éviter certains conflits entre les résidents et des accidents lors de bousculades ».
Et si les nouvelles technologies permettaient enfin d’aider les plus vulnérables ? Hugo Hermant en est persuadé : le champ des possibles est immense. « Quel que soit le handicap, on peut trouver une brique technologique qui va les aider à amoindrir son impact au quotidien. Il faut que l’environnement s’adapte aux capacités et aux besoins des gens ».
Qu’est-ce que le concours DX Experiments, organisé par KONE en février dernier ?![]() Les Expériences KONE DX explorent les possibilités - amusantes, surprenantes ou encore inspirantes - offertes par la connectivité de l'ascenseur, au bénéfice du bâtiment de demain. Grâce aux API ouvertes de la gamme d'ascenseurs KONE DX, les ascenseurs se connectent à presque tout. C’est sur ce principe qu’Hugo Hermant a pu partager son idée d’un fauteuil roulant connecté aux ascenseurs. Le lancement de son premier prototype est actuellement en cours. A suivre… En savoir plus sur le concours DX Experiments : https://www.kone.fr/dxexperiments.aspx |