Les immeubles haussmanniens : une diversité d’usage ?
Aujourd’hui, les immeubles haussmanniens représentent 60 % du bâti parisien (soit un peu plus de 57 000 bâtiments) et sont essentiellement résidentiels même si, souvent, ce type d’immeuble intègre aussi un office de notaire, un syndic, un cabinet d’avocat ou de médecins, voire une société de communication ou un bureau de journalistes. Ces immeubles du XIXe siècle offrent en effet de nombreux avantages : une localisation souvent centrale, un cadre perçu comme prestigieux…
À noter cependant qu’avec les nouvelles réglementations, notamment environnementales, qui s’appliquent aux locaux à usage tertiaire, cette diversité d’usages pourrait bien s’amoindrir. Les rénovations énergétiques exigées, par exemple, par le décret tertiaire, incitent certaines entreprises à vendre leurs bureaux haussmanniens pour s’installer dans des locaux plus récents – quitte à s’excentrer – pour ne pas avoir à investir dans des rénovations onéreuses.
L’ascenseur : un indice de valorisation
Mais qu’il se destine à des particuliers ou à des professionnels, l’ascenseur est devenu un équipement clé et un outil de valorisation immobilière. Pour Éric Koely, directeur commercial d’ATS – filiale de KONE spécialisée dans les équipements d’immeubles anciens – « les frais engagés par les propriétaires pour l’installation d’un ascenseur sont largement amortis par la hausse du prix aum2 des appartements ».
Si déjà 60 % des immeubles haussmanniens parisiens sont équipés en ascenseurs, d’après Éric Koely, le taux d’équipement du parc varie énormément d’un arrondissement à l’autre. Le directeur commercial d’ATS précise que la majorité des immeubles haussmanniens avec ascenseurs se trouve dans des quartiers « huppés » comme les 16e, 8e et 7e arrondissements. Et la hausse de l’attractivité de certains quartiers comme le 11e arrondissement, ou de certaines villes de la petite couronne comme Levallois-Perret, Clichy ou Montrouge, impacte directement le niveau de demande d’installation d’un ascenseur. Ce dernier est devenu un prérequis pour ces nouveaux habitants souhaitant un certain niveau de confort et de service.
Installer un ascenseur dans un immeuble haussmannien : un défi technique
Mais si équiper les immeubles haussmanniens d’un ascenseur est devenu pratique courante, cela ne va pas sans poser deux défis majeurs :
- Trouver un espace suffisant pour recevoir la gaine de l’ascenseur, dans un espace nullement pensé pour l’accueillir ;
- Ne pas dénaturer le bâtiment, d’autant plus s’il a une valeur patrimoniale.
« Lorsqu’un immeuble neuf est créé, l'architecte a prévu un emplacement pour la gaine d'ascenseur et un local pour la machinerie. Les bâtiments haussmanniens, en revanche, n’ont pas été conçus à cet effet. Par chance, ce sont des immeubles qui comportent le plus souvent des caves ou des parties basses, qui peuvent être transformées en salle des machines. Autrement, charge au syndic de récupérer un emplacement permettant d’y installer le local ou à l’ascensoriste d’installer un ascenseur avec le moteur en gaine.», explique Éric Koely.
Moderniser et préserver : une contradiction réconciliable avec un savoir-faire artisanal
Installer de nouveaux équipements dans des immeubles anciens implique souvent des travaux à ne pas prendre à la légère.
Par exemple, dans le cas de l’installation d’un ascenseur, le directeur commercial d’ATS explique qu’il est souvent nécessaire de « découper l’escalier » pour créer un espace suffisant pour la gaine (i.e. le coffrage vertical dans lequel se déplace l’ascenseur).Pour intervenir sur ces chantiers, il est donc nécessaire pour l’ascensoriste de savoir coordonner plusieurs corps d’état, comme le gros œuvre, la menuiserie, la maçonnerie, la serrurerie, et même parfois la plomberie lorsqu’il faut dévoyer des canalisations. Les bâtiments classés imposent également de déposer un permis de construire auprès des Architectes des Bâtiments de France.
« Tous les savoir-faire doivent être minutieusement orchestrés pour réaliser l’installation sur-mesure, sans abîmer l’existant ni dénaturer le patrimoine » conclut Éric Koely.
KONE, un allié pour la modernisation des bâtiments historiques
La mobilité de demain se construit aussi dans les bâtiments d’hier. KONE a su développer une véritable expertise pour intervenir sur des bâtiments à valeur patrimoniale, avec des réalisations notables dont l’équipement de l’Église de la Madeleine, mais aussi la rénovation de l’ascenseur de l’Opéra Garnier, dit de « l'Aga Khan », datant du début du XXe siècle. |