Qu’elles soient statiques, issues de la maquette, ou dynamiques, en provenance de l’exploitation, ces données sont rendues accessibles à tous les acteurs du site et contextualisées par des maquettes numériques sur des environnements 2D et 3D. « Avec le BIM, tous les composants du bâtiment sont localisables en un coup d’œil, ce qui rend les interventions techniques plus rapides et plus efficaces. C’est une aide à la construction, un référentiel partagé qui évite l’éparpillement des données du projet », résume Olivier Celnik, architecte et spécialiste des outils numériques pour le bâtiment.
BIM Conception, BIM Construction, BIM Exploitation : un BIM à chaque phase du projet ?
« Le BIM Conception garantit une conception fiabilisée du projet », explique Olivier Celnik. En phase de chantier, la mise en œuvre d’un BIM Construction est souvent plus aléatoire. Elle va surtout dépendre des acteurs mobilisés. Le BIM Construction, qu’il soit le prolongement du BIM Conception ou créé de toute pièce, va intégrer les produits et matériaux finaux ainsi que toutes les informations nécessaires au plan d’exécution. En principe, la maquette est mise à jour au fur et à mesure de l’avancement du chantier. A l’issue du chantier, un Dossier des Ouvrages Exécutés BIM (DOE BIM) est remis au maître d’ouvrage en complément de la livraison du bâtiment. C’est le « jumeau numérique » : « une maquette 3D copie conforme du bâtiment », complète Olivier Celnik.
Le délicat passage d’un BIM à l’autre
« En théorie, la maquette initiale de l’architecte est censée évoluer au fil du chantier avant d’être récupérée et enrichie en phase d’exploitation. ». Cependant, la réalité se révèle plus complexe selon Olivier Celnik. « Toutes les parties au projet n’ont pas les mêmes logiciels ni les mêmes objectifs. Si les acteurs sont expérimentés, on peut s’attendre à une certaine continuité de la conception à l’exploitation. Mais le plus souvent, la maquette est composite et hybride, fruit des intervenants successifs au projet. ». Sans compter qu’en phase d’exploitation, il faut parfois prévoir un coût supplémentaire de mise à niveau du BIM, pour préciser et compléter (et parfois simplifier et alléger) la maquette en fonction des objectifs et des outils des acteurs de cette phase. D’où l’intérêt de désigner un BIM Manager en amont du projet. Sa mission consiste à assurer la continuité d’information entre les phases du projet, de la conception à la déconstruction du bâtiment. En prévoyant en amont toutes les phases et les livrables, le BIM Manager facilite le passage des BIM entre les différentes étapes du projet et permet au maître d’ouvrage d’optimiser l’économie globale du projet.
Le BIM GEM, clé de voûte d’une bonne maintenance et de la réversibilité du bâtiment
Dédié à la Gestion, à l’Exploitation et à la Maintenance du site, le BIM GEM est garant des performances d’usage, d'occupation et de fonctionnement du bâtiment. « C’est un outil au service des prestataires qui vont intervenir sur le bâtiment au cours du cycle de vie », explique Olivier Celnik.
« Le fait d’avoir toutes les données modélisées permet de localiser immédiatement les défaillances ». Le BIM GEM permet en effet d’assurer une maintenance prédictive : « les pannes peuvent être anticipées car on dispose de toutes les informations sur le bâtiment. Leur prévoyance fait baisser les coûts de maintenance. » En cas d’affectation de l’immeuble à un autre usage, le BIM GEM offre en outre la possibilité d’effectuer des simulations plus facilement : « si un maître d’ouvrage souhaite transformer son immeuble de bureaux en logements, la maquette lui permet de visualiser l’impact immédiat des agencements envisagés sans avoir besoin d’aller sur place ni devoir partir à la pêche aux informations », conclut l’architecte. De même, il peut être pertinent d’avoir recours au BIM pour simplifier la gestion de bâtiments existants, par exemple dans le cadre d’une mise aux normes d’accessibilité, puisqu’il permettra d’implanter les infrastructures (ascenseurs, rampes…) dans des emplacements crédibles dès l’esquisse.
Le BIM bâtiment, un enjeu d’avenir profondément humain
Dopé par l’intelligence artificielle (IA), qui permettra par exemple de vérifier qu’une maquette correspond en tous points au cahier des charges, le BIM devrait encore se perfectionner dans les années à venir. « Attention » prévient toutefois Olivier Celnik, « l’IA ne doit pas remplacer l’intuition architecturale. Une machine n’a pas à décider à quoi doit ressembler notre environnement et notre cadre de vie. ». Parce que le bon usage du BIM repose sur la compétence des acteurs, sur leur capacité, aussi, à respecter les règles fixées, en particulier lorsqu’ils sont sous pression et que les délais sont raccourcis, le BIM est avant tout un processus humain. « Le BIM, c’est 20 % de technique et 80 % d’humain », résume l’architecte.
Une technique au service de l’humain et de l’amélioration de son environnement ? En favorisant des gains d’énergie grise en phase de construction et une meilleure gestion énergétique des bâtiments lors de l’exploitation, en alignant le plus possible les projets au cahier des charges, le BIM s’attache à corriger nos erreurs et les coûts supplémentaires qui en découlent. « Et c’est déjà beaucoup », conclut Olivier Celnik.
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