Des usages pluriels et évolutifs
Si l’enjeu de l’évolutivité ou de la réversibilité des bâtiments est si important, c’est qu’il n’est plus possible aujourd’hui de prévoir à l’avance comment un lieu sera utilisé durant toute sa durée de vie. On constate un « blurring » ou floutage des usages, révélateur de changements de fonds dans nos manières d’occuper les bâtiments. En effet, les utilisateurs se réapproprient l’endroit en y mêlant divers usages, qui eux-mêmes évoluent au fil du temps. « Lorsque l’on construit un immeuble, il est important d’anticiper le fait que c’est l’utilisateur final qui définira lui-même son évolutivité », explique Olivier Sellès, directeur des offres Smart building BNP Paribas Real Estate.
Par ailleurs, les espaces vont être de plus en plus pensés en termes « propriétés sensorielles », plutôt que de destination. « Selon ses propriétés – une très bonne isolation acoustique, par exemple – une pièce pourra remplir des fonctions diverses sans qu’il soit nécessaire de lui en assigner une principale. C’est la même idée avec le flex office qui doit s’adapter à mes besoins et à mes humeurs. En fonction du nombre de personnes présentes dans le bâtiment, des besoins en salles de réunion, l’espace va être transformé », poursuit Éric Cassar.
Le numérique, au cœur de l’évolutivité des bâtiments
Le numérique est la condition sine qua non de l’évolutivité des bâtiments. Co-working, co-living, tous ces nouveaux usages collectifs sont rendus possibles par le numérique, qui ajoute au bâtiment sa dimension servicielle et évolutive. Il est donc crucial d’intégrer la plateforme numérique dès le départ, et l’ascenseur ne doit pas être en reste. Dans le bâtiment intelligent, celui-ci pourra vous attendre à votre arrivée et vous emmener directement à votre logement. Vous pourrez l’appeler de votre salon. Quelque temps après, si votre immeuble est devenu en partie un lieu d’activités commerciales et culturelles, le même ascenseur vous informera de ce qui se passe aux différents étages, pour améliorer le vivre ensemble.
C’est pour rendre possible ces scénarios qu’est né le KONE DX, l’ascenseur comme expérience digitale, comme plateforme numérique ouverte. « Avec KONE DX, nous ne sommes plus tributaires des choix faits lors de la construction. Tous les appareils sont équipés d’emblée et reliés à une plateforme ouverte qui permet une évolution des usages au cours du temps. Avant, vous faisiez des choix de départ qu’il était difficile de faire évoluer ensuite. Aujourd’hui, vous pouvez garder la même colonne vertébrale, digitale et évolutive, au service du smart building », explique Olivier Champeaux, Directeur des opérations KONE France.
L’ouverture des données pour une démultiplication des usages
Qui dit numérique dit données ! Le smart building et ses services connectés sont de nouveaux « data providers », et si la donnée a longtemps été jalousement gardée, les temps changent. Le partage des données commence à entrer dans les mœurs des entreprises. Dans la nouvelle gamme KONE DX, l’ouverture a été définie comme principe de base. « Les partenaires et les start-up vont en démultiplier les usages. Nous travaillons, par exemple, avec BlindSquare, une startup qui permet d’optimiser le déplacement des malvoyants dans les immeubles et dans la ville. Nous lançons d’ailleurs un appel à candidatures pour nous interfacer avec des API ouvertes et proposer ainsi des nouvelles solutions » conclut Olivier Champeaux.
L’objectif des professionnels pour les années à venir ? Transformer collectivement les nouveautés en cas d’école de grande ampleur, en usages industrialisables, pour les proposer au plus grand nombre.
Les premières expériences vers le bâtiment intelligent sont bel et bien réelles et offrent des résultats très intéressants pour se représenter l’évolutivité des bâtiments en fonction des usages.